J'ai voté, ce matin, avec Rose ma chienne, et les deux assesseuses dans le petit bureau de vote de mon village jurassien. Je suis la 69ème, et dernière, inscrite sur la liste électorale seulement.
Mon vote a été pour la liste de La France Insoumise, avec qui je partage le plus de valeurs morales et éthiques. Mais au final mon vote importe peu dans le cadre de cet exercice législatif. Les sièges des membres élu·es du parlement européen sont d'ores et déjà alloués suivant un critaire de proportionnalité. Il y a peu de chances qu'un·e membre de la liste La France Insoumise décroche un siège supplémentaire au parlement à Bruxelles.
Peu importe donc, alors que pourtant la situation politique, si grave, nationale et internationale, est révoltante.
Je plie la feuille en huit, la glisse dans l'enveloppe, la place dans l'urne, il est 8h34 et je suis la 5ème personne à y glisser mon bulletin. À voté.
Je ressens immédiatement un extrême sentiment d'humiliation, face à ces assesseuses, face à mon bout de papier, dans sa petite enveloppe en papier recyclé. Réduire l'acte de la vie "démocratique", à cet exercice du vote, sachant le peu de chances de répercussions possibles de mon action politique. Seul acte que la plupart que les personnes non-militantes exercent dans leur vie. Si important, et pourtant, si vide de sens.
Nous rentrons, je suis submergée par la colère, humiliée. J'ai envie de mettre le feu à ces institutions qui n'ont jamais rien eu de démocratiques. J'ai envie de tuer les personnes au pouvoir qui en bénéficient et alimentent ce système.
Mort aux libéraux, aux génocidaires et autres marchants de mort. Brûlons tout. Nous ne nous sauverons pas en continuant de jouer leur jeu truqué.