mathilde

Le monstre

Le monstre se repose, il dort juste à côté. Quand je tends l’oreille je l’entends respirer. Il soupire lentement, régulièrement. Parfois je pense à lui, parfois je l’oublie. Quoi-qu’il-en-soit, il n’est jamais très loin.

Je me demande ce qu’il se passe dans la tête du monstre. Il m’arrive d’être réveillée par ses ronflements, mais pas ce soir. Cette nuit est calme, on n’entends plus rien, juste le cliquetis du clavier.

Le chien a fini par s’endormir, le chat est probablement loin. Moi, comme souvent je ne dors pas, j’ai les yeux ouverts. J’écoute les bruits de ma tête, j’essaie de reconnaître les sons.

Mais souvent je pense, je pense très fort. Si fort que mon cerveau fait trop de bruit… Je n’entends plus rien de ce qu’il se passe autour.

Une corneille chante dans ma tête. Elle rappelle que le monstre n’est pas loin. Qu’il feint peut-être d’être endormi. Probablement il m’écoute, il sent.

Il sait très bien ce qu’il se passe dans ma tête. Malheureusement lui et moi on ne se connaît que trop bien.

C’était facile quand enfant il suffisait de regarder sous le lit pour rassurer. Aujourd’hui le monstre n’est jamais loin, il trotte à mes côtés et sait ce qu’il se passe dans ma tête.

Il entends le chant de la corneille, il capte mes tremblements. Il sait tout de moi et moi tout de lui. Malgré tout j’ai quand même peur de lui.

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