Une bonne femme trans
Être une bonne femme trans c’est correspondre à ce que la société attends de toi. Faire preuve de discrétion en tout temps, être supportive quoi qu’il en coûte. Ne pas attendre quoique-ce-soit de quiconque, être indépendante. Ne pas être folle. Avoir les cheveux longs, porter des vêtements féminins. Ne pas parler trop fort, te taire en fait. Qu’on n’entende pas ta voix grave. Faire ton possible pour camoufler le corps difforme que tu habites. Refouler toute aspiration ou désir autre que paraître plus féminine. Porter la responsabilité des mauvais choix et actions pourries que tu as pu faire depuis ta naissance. Ne pas être triste de ne pas être marketable sur le marché Queer™️, comme les personnes assignées femme à la naissance qui le peuplent. Tu n’as pas le droit de pleurer, de faire ton cirque. Il faut te détester, et détester les autres femmes trans aussi. La dysphorie doit être la principale source de ton mal-être. Ça doit être projeté sur les autres, tu méprises les gens avec un meilleur “cis-passing” que toi. Même si tu sais que c’est par essence un concept raciste, classiste et grossophobe. Tirer un peu de bonheur de voir des meufs plus moches que toi. Tu dois avoir des gros seins, un bon cul et surtout, te faire couper la bite. Mais ne pas baiser quiconque sale violeur.